S. LOUIS d’ANJOU

Quand

19 août 2023    
Toute la journée

Evêque du Ier Ordre;

Louis, second fils de Charles II d’Anjou, roi de Naples, et petit-neveu de saint Louis, roi de France, naît à Nocera (Salerne) en 1274. À quatorze ans il est envoyé avec deux de ses frères à Barcelone en otage contre la libération de son père, prisonnier de Pierre d’Aragon. En contact avec les Frères Mineurs de Barcelone et avec le Spirituel Pierre-Jean Olivi, il manifeste le désir d’entrer dans l’Ordre franciscain. En 1294 il reçoit les ordres mineurs et le pape Célestin V le nomme archevêque de Lyon, nomination qui restera théorique. Malgré l’opposition de sa famille, il entre chez les Frères Mineurs et Boniface VIII le nomme archevêque de Toulouse, où il se distingue par sa pauvreté et son humilité. Au retour d’une mission diplomatique en Espagne il s’arrête auprès de son père à Brignoles (Provence) où il tombe malade et meurt le 19 août 1297. Bien qu’il ait pris nettement parti pour les Spirituels, il fut canonisé le 7 avril 1317 par Jean XXII, le pape qui les condamna.

Office des lectures

BULLE DE CANONISATION DE JEAN XXII

Des témoins dignes de foi racontent que Louis d’Anjou et ses frères furent soumis dès leur jeune âge à l’éducation d’un maître religieux. Louis montrait un esprit mûr dans un corps d’enfant. Conduit en Catalogne avec deux de ses frères, comme otages pour la libération de leur père le roi Charles de Sicile, il s’adonna parfaitement à l’étude sous la direction des Frères Mineurs qui étaient avec eux pendant les sept ans que dura sa captivité ; il fit alors de grands progrès dans les connaissances générales et la doc- trine religieuse, et fut capable de soutenir des discussions en privé et en public et même d’exposer la Parole de Dieu officiellement au peuple et au clergé. On se demandait si son savoir lui était inspiré par Dieu ou lui était acquis par le travail.

Assidu à la prière, rempli de dévotion, il tint son âme élevée vers Dieu et sachant parfaitement que la prière de celui qui s’humilie pénètre jusqu’au ciel, il adressait à Dieu ses intercessions. Toujours pendant cette captivité il entendait la messe avec piété s’étant d’abord confessé ;aux grandes fêtes, après une longue préparation, il recevait le Corps du Christ. Quand il fut devenu prêtre, il célébrait presque tous les jours l’eucharistie et s’appliquait à l’écoute de la Parole de Dieu. Car la nourriture de son âme était les livres saints, c’était sa joie spirituelle.

Faisant réflexion que le monde est corrompu, et qu’il est éphémère comme ses désirs, il s’en écarta totalement avec mépris et, à son retour de Catalogne avec le roi son père, il voulut exécuter au couvent de Montpellier le vœu qu’il avait fait en captivité d’entrer dans l’Ordre des Frères Mineurs. Mais les Frères, par crainte du roi,n’osaient le recevoir. Il renouvela donc sa promesse, sa-chant bien qu’un vœu fait à Dieu doit être tenu. C’est pourquoi le Pape Boniface VIII lui demandant d’accepter sa nomination à la tête de l’Église de Toulouse , il n’y consentit qu’à la condition d’accomplir d’abord son vœu.Notre prédécesseur l’ayant accordé, Louis reçut l’habit en présence de Jean, évêque de Porto, qui était alors Ministre Général, et, agenouillé devant lui, il fit profession entre ses mains. À la suite de quoi il accepta d’être pourvu de l’évêché de Toulouse par obéissance aux ordres apostoliques. Boniface VIII lui ayant demandé de cacher son habit religieux jusqu’à la fête de sainte Agathe, qui était proche, le jour de cette fête, en présence de deux cardinaux, il le reçut publiquement et ne cessa plus de le porter ; le jour même il en était revêtu pour aller auprès du successeur de Pierre.

Un acte étonnant et rare que fit également cet homme arrivé au sommet de la vertu : il renonça aux droits que lui conférait son rang de fils aîné, faisant l’échange du royaume éternel plein de joies avec un règne terrestre glorieux mais périssable. Une admirable compassion l’animait envers les pauvres auxquels il distribuait de larges aumônes publiques ou privées. Devenu évêque de Toulouse il fit faire par un de ses secrétaires l’inventaire de ses revenus et l’estimation de ses besoins pour un train de vie moyen, cela avec la volonté de laisser tout le reste aux pauvres, sans tenir compte de son rang de prélat et de prince. Allant un jour à Paris, il vit un pauvre sans vête-ment aucun et, pris de pitié envers lui, il lui donna le manteau qu’il portait et s’en fit apporter discrètement un autre.En ce véritable imitateur du Christ brillait aussi l’humilité.Il prenait garde que Dieu qui relève les attristés met aussi les humbles au plus haut rang. Tous les jours il nourrissait vingt-cinq pauvres dans son palais, leur lavait lui-même les mains et les servait à table. Il leur rompait le pain en se mettant à genoux, se réjouissant de servir en eux le Christ et de le recevoir en personne.

Il remplissait sa charge d’évêque comme un serviteur fidèle et prudent : il assurait l’eucharistie avec ponctualité,

réglait les offices avec dévotion, examinait soigneusement sur leur savoir, leur foi et leur manière de vivre les clercs qu’il voulait promouvoir aux bénéfices. Avec zèle il invitait juifs et païens au baptême et en baptisa plusieurs lui-même.

Finalement ce glorieux saint, sur le point de partir vers le Dieu qui est la source vivante qu’il avait toujours désirée, tomba malade. Avec grande dévotion il reçut le corps du Seigneur se redressant malgré sa faiblesse. Agenouillé sur son lit il baisa la croix que lui présentait l’un de ses familiers puis resta longtemps silencieux en oraison. En effet c’était dans la croix de Notre Seigneur qu’il s’était toujours glorifié et en rien d’autre. Aussi, arrivé au seuil d’une mort glorieuse, celui qui avait ici-bas cheminé dans l’innocence entra riche de cette candeur en la joie de son Dieu pour le contempler face à face.

R/ Heureux le serviteur que le maître,
à son retour, trouvera vigilant !

Servez le Seigneur dans la confiance,
comme des pèlerins, étrangers en ce monde.
Gardez-vous des soucis et des tracas du monde,
laissez agir en vous l’Esprit du Seigneur.
Cherchez les biens du ciel
et ne cessez pas d’adorer
le Seigneur vivant et vrai.

ANTIENNES DES CANTIQUES ÉVANGÉLIQUES

Matin : Béni soit Dieu qui nous appelle à le servir
dans la prière et la charité.

Soir : Mon âme exalte le Seigneur,
car son amour m’a relevé.

ORAISON

Seigneur notre Dieu, en donnant à l’évêque saint Louis une pureté sans tache et un grand amour pour les pauvres, tu lui as fait préférer le royaume des cieux au pouvoir terrestre ; accorde-nous d’imiter sa force d’âme, afin de participer un jour à sa gloire. Par Jésus Christ.

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