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17 août 2029    
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Vierge, fondatrice des Moniales de la Très Sainte Conception

D’origine portugaise, Béatrice de Silva naît en 1424 à Ceuta où son père est gouverneur. Rentrée dans son pays avec les siens, elle devient dame d’honneur d’Isabelle de Portugal. Lorsqu’en 1447 celle-ci rejoint la cour de Castille pour épouser le roi Jean II, Béatrice la suit. Sa beauté eut un tel succès à la cour que sa maîtresse la persécute. Béatrice se retire alors chez les Cisterciennes de Tolède où elle vit pendant quarante ans dans la prière et la pénitence. Elle fonde l’Ordre de l’Immaculée Conception, approuvé par Innocent VIII en 1489, et meurt le 16 août 1490. La Règle de son Ordre est confirmée par Jules II en 1511. Béatifiée le 28 juillet 1926 par Pie XI, Béatrice est canonisée par Paul VI le 3 octobre 1976.

Office des lectures

HOMÉLIE DE PAUL VI

POUR SA CANONISATION

Portugaise d’origine, sainte Béatrice de Silva a passé la plus grande partie de son existence sur la terre d’Espagne où elle a fondé l’Ordre des Conceptionnistes. Mais l’esprit reste songeur devant cette fragile figure de femme voilée, que rend plus suggestive encore un certain halo de mystère. On se demande alors si elle apporte un message à l’homme d’aujourd’hui, psychologiquement si éloigné du monde peuplé de chevaliers, princes et grandes dames d’où Béatrice tire son origine. Oui, sûrement, devons-nous répondre. C’est d’ailleurs l’œuvre même de sainte Béatrice qui constitue ce message, l’Ordre des Conceptionnistes, surgi de son cœur empli d’amour de Dieu. La nouvelle famille religieuse, qui s’est diffusée rapidement dans les divers pays d’Europe puis dans le Nouveau Monde découvert depuis peu de temps (la première fondation au Mexique est de 1540), est encore aujourd’hui solidement présente. Avec les 3.000 moniales qui peuplent les cent cinquante monastères répandus dans le monde actuelle ment, l’Ordre témoigne de sa présence vitale dans l’Église, une présence qui se qualifie par l’engagement à la pénitence et à la contemplation.

Comment ne pas rappeler à ce sujet les paroles de saveur parfaitement franciscaine, avec lesquelles le chapitre X de la Règle insiste sur la dimension orante et contemplative de l’Ordre ? « Que les sœurs considèrent avec attention qu’elles doivent par-dessus tout posséder l’esprit du Seigneur et son action sainte, avec pureté de cœur et dans la prière ; et se purifier la conscience des 411désirs d’ici-bas et de la vanité du monde ; et devenir un seul esprit avec le Christ leur époux. » Pour l’homme moderne, pris dans le tourbillon des impressions sensibles que multiplient les mass-médias jusqu’aux limites de l’obsession, la présence de ces âmes silencieuses et vaillantes pousse vers le monde des « réalités invisibles » (2 Co 4, 18 ; Rm 8, 24). Cela ne représente-t-il pas, d’aventure, un rappel providentiel à ne pas perdre une dimension essentielle de la nature de l’homme, celle de sa vocation à s’étendre vers les horizons illimités du divin ?

Il y a encore un second message qui rapproche Béatrice de notre expérience, en nous faisant apprécier toute l’actualité du témoignage qu’elle nous propose. Voici : elle prit conscience de bonne heure des passions que suscitait autour d’elle son exceptionnelle beauté. Comme une fleur qui, poussée sur un terrain marécageux, élève bien haut sa corolle intacte pour recueillir le premier rayon du soleil, cette noble enfant « sans tarder davantage à se décider, écrit son premier biographe, se mit en route et abandonna les tracas de la cour, en fuyant, pour venir se soumettre à la règle d’un mode de vie salutaire, et entrer en la suivant dans la terre promise aux saints ». Mais son élan ne se limita pas à cette résolution de virginité. « Se souvenant (c’est toujours son ancien biographe qui parle) de la beauté qu’elle avait reçue de Dieu, elle décida que ni un homme ni une femme ne verrait plus son visage tant qu’elle vivrait ». Ce radicalisme du témoignage des saints veut être un choc contre notre paresse et une invitation à découvrir quelque valeur oubliée.

Mais je veux vous dire un dernier mot sur Béatrice de Silva. C’est peut-être le plus important parce que, en lui, est enfermé le secret de son expérience spirituelle. Ce mot 412c’est le nom de Marie et précisément de Marie Immaculée. La pureté candide de la Vierge sainte fut l’idéal de la vie de Béatrice. Et cette dévotion, elle la laissa comme un héritage significatif à ses filles spirituelles.

R/ Où s’est tourné ton Bien-Aimé, Vierge Marie,
que nous le cherchions avec toi ?

C’est lui dont l’amour rend plus heureux
et la contemplation plus fort.

C’est lui qui nous comble de sa bonté
et nous imprègne de sa douceur.

C’est lui dont la vision comble de bonheur
les habitants de la Jérusalem céleste.

ANTIENNES DES CANTIQUES ÉVANGÉLIQUES

Matin

Vierge sage, elle est allée vers le Christ,
resplendissante au milieu de ses compagnes.

Soir

Viens, épouse du Christ, reçois la couronne
que Dieu t’a préparée.

ORAISON

Dieu, qui as mis au cœur de sainte Béatrice un admirable esprit de contemplation et une vénération particulière envers la Vierge Immaculée, donne-nous d’imiter sa pureté de vie et d’estimer les réalités d’en haut pour participer à la gloire sans fin. Par Jésus Christ.

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